LE LONG des murs de la pièce, des étagères présentent une sélection de médicaments en libre accès. Au centre, quatre comptoirs, tenus chacun par un pharmacien, accueillent les visiteurs. On se croirait presque dans une vraie officine, mais il s’agit en réalité d’une reconstitution. Les boîtes de médicaments sont factices et les patients ne sont pas forcément malades. En revanche, les quatre officinaux sont bien réels et ont fait le déplacement des quatre coins de la France jusqu’à Paris, pour participer aux premiers ateliers santé grand public proposés par Giropharm. Claire Dousset est venue de Nancy, Franck Vanneste des environs de Lille, Vincent Loubrieu d’Angers et Claire Diulius de Toulouse. Leur mission, lors de ces ateliers, est de donner les bons réflexes au public en matière de médicaments et de rappeler que ce ne sont pas des produits anodins : ce n’est pas parce que certains d’entre eux sont vendus sans ordonnance qu’ils ne peuvent pas comporter des risques.
Pour cela, Giropharm a prévu un quiz sur l’utilisation des médicaments et des jeux de rôles autour de scénarios tirés au hasard. En fonction de leurs scénarios, les participants sont invités à choisir dans les rayons les médicaments qu’ils prendraient, dans leur propre armoire à pharmacie ou en se rendant à leur officine. Ils peuvent ensuite aller discuter de leurs choix avec les pharmaciens. Pour cette première édition, les ateliers ont fait le plein. Une trentaine de participants, en majorité des femmes, compose l’assistance. La moitié commence par répondre au quiz, pendant que les autres se dirigent vers les rayons pour choisir des boîtes à présenter au pharmacien de leur choix.
Questions sur les traitements.
L’une des participantes a tiré le cas : « j’ai une gastroentérite avec diarrhées, vomissements et fièvre ». Elle confie à Franck Vanneste, pharmacien à Roost-Warendin dans le Nord et président du groupement Giropharm, qu’elle n’achète jamais de médicaments. « Pour faire tomber la fièvre je prends un bain chaud et contre la gastro je mange du riz », déclare-t-elle. L’occasion pour le pharmacien de la mettre en garde contre une gastroentérite infectieuse, nécessitant un traitement de fond. « Si vous avez de la fièvre, une consultation médicale est nécessaire, un bain chaud et du riz ne suffiront pas », prévient Franck Vanneste. Plus loin, Nicole, 66 ans, est venue en tant que mère de famille, grand-mère, et patiente elle-même. « J’aimerais interroger le pharmacien au sujet des traitements que je prends, l’un pour dormir et l’autre contre des douleurs au bras. Quand je les prends ensemble cela me donne mal à la tête, j’aimerais avoir son avis. C’est intéressant de participer à des ateliers comme ça, car je ne pense pas forcément à poser les questions qui me préoccupent à mon pharmacien habituel », confie-t-elle.
De son côté, Victoire, 56 ans, a une demande particulière pour Franck Vanneste : peut-on prendre des médicaments avec de l’eau gazeuse ? Le pharmacien n’y voit pas d’inconvénient, à condition de ne pas faire fondre le médicament dedans. Il met cependant en garde sur la consommation d’eau gazeuse, souvent salée, en cas d’hypertension. Il en profite pour rappeler qu’il faut toujours signaler au pharmacien ses traitements en cours et si l’on souffre de maladies chroniques.
Effet nocebo des génériques.
À un autre comptoir, c’est Johanna, 28 ans, qui interroge Vincent Loubrieu sur une question qui la préoccupe. « J’ai vu à la télévision une émission qui parlait des pilules de 2e et 3e générations et j’aurai aimé avoir l’avis d’un pharmacien sur le sujet », demande-t-elle. Pour la jeune femme, ces ateliers permettent « d’apprendre les bons réflexes et les choses à ne pas faire. On a souvent plein de préjugés sur les médicaments, reconnaît-elle. C’est aussi intéressant de pouvoir parler de problématiques qui nous intéressent et que l’on n’aurait pas osé aborder dans un autre contexte. »
La bonne surprise de ces ateliers, pour les pharmaciens, est de constater que les patients savent plutôt bien gérer leur armoire à pharmacie. « Je pensais tomber sur davantage d’erreurs, note Claire Diulius, qui a reçu beaucoup de dames d’un certain âge, qui font très attention aux traitements qu’elles prennent. » « Je suis admiratif de leur connaissance sur les DCI et les noms commerciaux », renchérit Vincent Loubrieu. Néanmoins, le gros point noir reste le générique. Beaucoup de patients continuent à le considérer comme un médicament de moindre efficacité. « On retrouve un effet nocebo important sur le générique. Notre rôle est de rassurer les patients sur le fait qu’il soigne aussi bien que le princeps », estime Vincent Loubrieu.
Face au succès de l’opération, Giropharm prévoit de proposer un nouvel atelier à Paris le samedi 19 janvier 2013 et réfléchit également à des dates en province.
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