Des médecins continuent le boycott de la carte Vitale

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Publié le 13/01/2015

Reçues lundi par la ministre de la santé Marisol Touraine, les dix structures du Front Généraliste* n’ont pas obtenu de « réponse concrète ». Certaines d’entre elles appellent à maintenir la grève administrative et le boycott de la carte Vitale. La ministre a rappelé que « la loi de santé a été faite pour les patients, pas pour les médecins ». La FMF s’emporte : « Nous allons être obligés de demander haut et fort sa démission. La grève continue jusqu’à ce que le patron de la CNAM soit noyé sous le papier et qu’il ne puisse plus se séparer de son masque et de son tuba. » Pour MG France, « une bonne étape » a été franchie mais il regrette que « sur les moyens, la ministre nous dit qu’il n’y a pas d’argent ». MG France continue lui aussi le boycott de la carte Vitale.

Certains médecins ont commencé à demander 25 euros à leurs patients, au lieu du tarif fixé par la Sécurité sociale à 23 euros. « MG France sera solidaire s’ils ont des ennuis sur le front conventionnel. » Car c’est surtout sur la revalorisation de la consultation que les médecins sont insatisfaits. Plusieurs groupes de travail vont être mis en place concernant notamment la médecine générale et la généralisation du tiers payant. Pour l’ISNAR IMG, « la ministre s’occupe du service après-vente d’un projet de loi de santé qui aurait nécessité une concertation en amont. Notre but est de déposer des amendements avant l’examen du projet de loi par la commission des affaires sociales ».

Alors que la guérilla administrative se poursuit, Marisol Touraine a dénoncé ce mode d’actions mais écarte, pour le moment, toute sanction à l’encontre des médecins. Pour autant, la CNAM peut sanctionner ceux qui ne télétransmettent pas, par une « suspension de la participation des caisses aux avantages sociaux », de trois mois, puis de six mois en cas de récidive. « Le Quotidien du Médecin », qui a enquêté sur le sujet, précise : « Le médecin en infraction reçoit un premier avertissement. Il dispose d’un délai d’un mois pour rectifier le tir. Si ce n’est pas le cas, son dossier sera renvoyé devant la commission paritaire locale. » En outre, la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) est déclenchée après atteinte d’un « taux prédéterminé de télétransmission en feuilles de soin électroniques supérieur ou égal à 2/3 ».

*Collège de la Médecine générale, Collège national des généralistes enseignants (CNGE), Fédération des médecins de France (FMF), Fédération nationale des centres de santé (FNCS), Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR IMG), Fédération française de médecins généralistes (MG France), Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (ReAGJIR), Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG), Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG).

Source : lequotidiendupharmacien.fr