LA LEÇON est rude : parmi les huit professions de santé passées au scanner de CMV Médiforce, les pharmaciens sont ceux qui ont la perception la plus négative de leur situation actuelle et de leur environnement. Ce sont également, juste après les biologistes, les professionnels de santé les plus inquiets pour leur avenir.
Les craintes des pharmaciens, selon cette enquête d’opinion qui porte sur l’année 2012, sont avant tout financières, en raison principalement de la baisse du chiffre d’affaires. Ainsi, seulement 7 % des pharmaciens déclarent que leur chiffre d’affaires a augmenté en 2012, alors qu’ils sont 35 % à déclarer que leur chiffre d’affaires reste stable et surtout 58 % à déclarer que leur chiffre d’affaires est en baisse. Par comparaison, seulement 38 % des autres professionnels de santé, en moyenne, estiment que leur chiffre d’affaires ou de recettes est en diminution.
De fait, l’évolution des finances professionnelles des pharmaciens est en train de changer. Les investissements, notamment, sont revus à la baisse : ils ne sont plus que 32 % à continuer à investir autant qu’avant dans leur officine, alors que 38 % d’entre eux investissent de moins en moins. De même, seulement 14 % des pharmaciens effectuent autant ou davantage de placements d’épargne qu’auparavant, alors qu’ils sont 59 % à épargner de moins en moins.
Dans le cas où ils choisiraient d’investir, les pharmaciens renouvelleraient de préférence leurs matériels et leur système informatique, en suivant les conseils de leur expert-comptable qui est leur interlocuteur privilégié dans 98 % des cas. Mais puisqu’ils ont des besoins de trésorerie supérieurs à la moyenne (à 83 % contre 68 % en moyenne pour les autres professions de santé), de nombreux pharmaciens indiquent avoir des difficultés à payer les charges sociales, rembourser leur crédit, voire payer les salaires.
Crainte de la concurrence.
Comme l’explique l’enquête de CMV Médiforce, les pharmaciens redoutent également « un contexte professionnel plus tendu, marqué par une concurrence accrue, avec l’ouverture possible des médicaments sans ordonnance aux grandes surfaces, la vente de médicaments sur Internet, l’achat de médicaments à l’étranger, le développement de chaînes franchisées ». En outre, 78 % des pharmaciens interrogés estiment que les patients repoussent les soins ou les prescriptions, ce qui est le chiffre le plus élevé des professions de santé sur ce point.
La baisse du nombre d’officines reste également une source d’inquiétude relativement importante. Pour remédier, en partie, à ce problème, ils sont 52 % à vouloir exercer au sein d’une SEL, alors que cette structure juridique n’était choisie que par 38 % d’entre eux en 2011.
Finalement, le constat global est tel que, si c’était à refaire, seulement 35 % des pharmaciens se lanceraient à nouveau, à coup sûr, dans cette profession. Les titulaires actuels sont donc particulièrement moroses : ce dernier chiffre est tout de même de 50 % en moyenne dans les autres professions de santé…
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion