Grand Est

De nouvelles missions pour les pharmaciens conseils

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Publié le 10/02/2020
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Fort de 15 pharmaciens conseils, le service médical de l’assurance-maladie du Grand Est a succédé début janvier aux deux services médicaux d’Alsace-Moselle et du Nord-Est, l’objectif étant de mieux se « caler » avec la nouvelle région Grand Est, et plus particulièrement son agence régionale de santé.

Selon Martial Lombard, pharmacien conseil chef du service médical, cette réorganisation profite aussi aux 1 639 officines réparties dans les 10 départements de la région. Il rappelle que les compétences des pharmaciens conseils portent aussi bien sur les officines que sur le matériel médical et sur la biologie, en ville et à l’hôpital, mais excluent les activités d’inspection qui sont du ressort des ARS. S’ils ont une mission de contrôle, les pharmaciens conseils sont aussi là pour « accompagner » leurs confrères, souligne-t-il, y compris en matière de prévention des iatrogénies (voir encadré).

Avec les 100 médecins conseils de la région, les pharmaciens conseils luttent contre les fraudes commises aussi bien par les médecins que par les pharmaciens et les autres professionnels de santé : le service a constaté que c’est souvent dans les zones où leur démographie est la plus dense, et notamment en Alsace, que les irrégularités sont les plus fréquentes. Ceci pousse désormais le service médical à y mener des contrôles « plus souvent que dans les secteurs désertifiés ».

Méconnaissances des règles

Si le service détecte parfois de « vrais fraudeurs », la plupart des irrégularités sont liées à des « méconnaissances des règles », tempère la directrice du service médical, le Dr Odile Blanchard, même s’il apparaît que « certains ont parfois du mal à résister aux pressions, par exemple pour le renouvellement de certaines délivrances ». Mais les vrais contentieux sont rares, de l’ordre d’une cinquantaine par an pour l’ensemble des professionnels de la région. En pharmacie, ils concernent surtout les médicaments onéreux et certains dispositifs médicaux, et peuvent impliquer soit le pharmacien seul, soit ce dernier et le prescripteur.

La nouvelle organisation du service médical renforcera son efficience, y compris dans ses relations avec les assurés et les professionnels. Une plateforme téléphonique régionale destinée à ces derniers sera lancée prochainement. Loin de se limiter aux contrôles, le service médical mène des activités variées dans tous les domaines de la pharmacie, d’ailleurs de plus en prisées des pharmaciens eux-mêmes : « nous recevons régulièrement des candidatures spontanées de pharmaciens désireux d’embrasser cette carrière », relève M. Lombard, qui précise néanmoins qu’il n’y a pas de poste vacant dans la région actuellement.

Denis Durand de Bousingen

Source : lequotidiendupharmacien.fr