De la fleur à l'huile de massage

L'arnica est traitée par le laboratoire Weleda dans les heures qui suivent la cueillette. Chaque jour, vers 11 heures, le laboratoire reçoit entre 200 et 400 kg de plante entière. Soit près de 2 tonnes au total chaque année. « Les quantités récoltées ne suffisent pas, indique Olaf Maurice, directeur commercial. Nous nous approvisionnons également en Roumanie ». De plus, un site de culture biologique est exploité dans le Bade Wurtemberg. Au laboratoire Weleda, basé à Huningue (Haut-Rhin), à quelque 70 kilomètres du Markstein, les bottes sont triées à la main. L'arnica est broyée, puis, dès la fin d'après-midi, mise à macérer dans un mélange hydroalcoolique. Suivant la Pharmacopée, cette étape dure entre 10 et 30 jours. Le macérat est pressé à froid, laissé en décantation pendant 48 heures, puis filtré. On en tire une teinture mère de couleur brune et à l'odeur très caractéristique. Des contrôles analytiques sont effectués, notamment pour doser les sesquiterpènes lactoniques, actifs de l'arnica. La teinture mère intègre différentes formes galéniques, comme des pommades ou des gels. Avalée, l’arnica présente une toxicité cardiaque et rénale, qui ne se retrouve pas dans les présentations homéopathiques (gouttes buvables, granules, etc). La fleur est aussi cueillie seule, plus tard dans la matinée, à condition qu'il n'ait pas plu. Les grands capitules jaunes sont alors emportés par les cueilleurs pour être séchés pendant 3 jours, à l'obscurité, à 50 °C. Il faut 6 kg de fleur fraîche pour obtenir 1 kg de fleur sèche, précise Denis Graeffly, pharmacien responsable de la qualité. La fleur est ensuite intégrée à de l'huile de tournesol qui, traitée, va donner la fameuse huile de massage de Weleda. Un produit très prisé des fédérations sportives, pour aider à la préparation et à la récupération de leurs athlètes. L'arnica est utilisée depuis des siècles pour son action sur les contusions, les hématomes et les traumatismes sans plaie.