HUMEUR

CO2

Publié le 12/02/2009
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Je me suis levé pour prendre mon petit déjeuner, j’ai ouvert mon journal et, avant même de boire un peu de jus d’orange, j’ai appris avec effroi qu’un pack de cette délicieuse boisson représente 1,7 kg de CO2. Non seulement, j’ai renoncé à en boire, mais j’ai été saisi d’un affreux sentiment de culpabilité quand j’ai compris que mes gestes en apparence les plus innocents représentaient en réalité des actes délictueux. Plongé dans une réflexion profonde, j’ai pris quelques bonnes résolutions : je me suis privé de ma douche ce matin-là, ce qui a posé d’autres problèmes, bien sûr, mais m’a sûrement empêché de produire du CO2, je suis allé à pied à mon bureau (où je suis arrivé en fin d’après-midi) et je suis resté à jeun. Sur mon chemin, j’ai rencontré mon voisin Jules qui se tortillait de douleur en retenant son souffle. Il allait mourir de suffocation quand je l’ai forcé à parler : qu’est-ce qui se passe, Jules ?, lui ai-je demandé.

- J’évite de respirer pour ne pas empoisonner la planète avec mon propre CO2.

› RICHARD LISCIA

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2638