POUR Christine Marchand et Sophie Maillard, le bonheur se trouve dans les produits des prés. Associées depuis trois ans au centre du vieil Angoulême, à deux pas du palais de Justice, elles ont ouvert un rayon dédié aux plantes médicinales, qui n’a cessé depuis de s’étendre, tout en leur apportant une certaine notoriété. Aidées de leurs deux préparatrices – Hélène et Magalie – elles ont réussi à optimiser cette activité en la dynamisant par des animations publiques, avec le soutien des laboratoires. Pour ces deux diplômées, la première de la faculté de Lyon, la seconde de Bordeaux, réunies dans leur officine après le regroupement il y a plus de sept ans de deux autres du quartier, le rôle du pharmacien va bien au-delà de la simple vente de médicaments. Dans un climat commercial concurrentiel – six officines en cœur de ville, dont deux en règlement judiciaire – et en affichant un CA annuel d’un peu plus d’un million d’euros, elles s’appuient sur une diversification qui leur permet de se distinguer.
« Nous avons cent mètres carrés de surface de vente, détaille Sophie Maillard. Nous avons lancé l’herboristerie sur une idée exprimée à mon arrivée (sa consœur était en place depuis 2004), tout en étant conscientes que nous étions dans l’air du temps. Mais il ne s’agit pas d’une mode, plutôt d’un besoin auquel nous répondons, dans la tradition des apothicaires qui sont à la source de notre métier. Et la demande des patients, de plus en plus convaincus des bienfaits des médecines naturelles, des plantes et des préparations naturelles, va dans ce sens. On assiste à un indéniable retour aux fondamentaux, mais aussi à une envie de contact, de conseils, de dialogues entre clients et professionnels. »
Des après-midi appréciés.
Sur ce constat, et pour développer en la pérennisant leur nouvelle spécialité, les deux consœurs ont décidé en 2010 de lancer un programme de documentation sur leurs produits. En partenariat avec des laboratoires, elles proposent des séances pédagogiques, avec des exposés et des démonstrations. « Ce sont des moments très conviviaux et très appréciés, explique Sophie. Nous prévenons la clientèle par des affichettes sur le comptoir, annonçant une présentation gratuite ouverte à tous. On offre des tisanes dans l’officine durant ces cours qui parlent de mariages entre plantes, de traitements de certains maux, de fabrications in situ de remèdes de grand-mère. Nous recevons à chaque fois une cinquantaine de personnes. Pour l’instant, nous nous cantonnons à une après-midi tous les deux mois, mais, devant le succès constaté, nous pourrions aller au-delà. »
Car la formule plaît, complétant par ailleurs un site Internet* ouvert il y a deux ans, focalisé sur l’initiative, qui dévoilait déjà aux amateurs les spécificités de l’officine. Les retombées commerciales sont évidentes, résultant de commandes de plus en plus nombreuses venues du site lui-même, des séances éducatives et de la vente sur place. Un registre de préparations a été élaboré pour regrouper les recettes mises au point sur les mélanges de plantes en vrac, tandis que la pharmacie entamait une démarche vers la certification ISO 9001. « Ceci ne nous empêche pas d’évoluer dans des secteurs plus traditionnels de la pharmacie, indique Sophie Maillard. Comme tous nos confrères, nous assurons les prescriptions, l’orthopédie, l’appareillage, etc.. mais aussi la phytothérapie, l’homéopathie, l’aromathérapie, la para, etc. Notre ouverture vers les plantes et les herbes nous aura apporté un complément de revenus appréciable, tout en donnant de notre officine une image positive, dans l’air du temps. Les gens ne viennent pas chez nous par hasard, mais par besoin, de toute l’agglomération, ce qui est plutôt encourageant. Nos projets vont dans ce sens, développer cette particularité, dans la durée. Et rester au service des autres, ce qui est un des piliers de notre métier. »
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