HUMEUR

Chef et chef

Publié le 06/03/2014
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Peut-être s’agit-il d’une exagération sud-américaine, peut-être y trouverez-vous un chemin vers la sagesse. En tout cas, les Péruviens, que l’on n’imagine pas plus satisfaits que nous de leurs dirigeants politiques, souhaiteraient (minoritairement, à 26 %) que le chef Gaston Acurio, connu dans le monde entier, devienne leur président. Gaston, 46 ans, n’est pas enthousiasmé par la proposition. Quand il va en ville et qu’on l’acclame par des « Gaston, président ! », il répond d’un « non » sonore. Jusque là, tout va bien, mais ce qui est prodigieusement intéressant, c’est qu’un vrai politicien péruvien, Alan Garcia, qui a accompli deux mandats présidentiels, ne prend pas ses compatriotes au sérieux. Ils finiront par s’assagir, dit-il. Ce qui me porte à croire que, si un professionnel de la politique ne croit pas à la carrière présidentielle d’un chef, il faut miser sur le brave Acurio. Certes, il n’y a aucun rapport entre la haute cuisine et la gestion d’un pays, mais il n’y en a pas davantage, cela a été prouvé en France, entre la magistrature suprême et le bonheur des Français, alors qu’un bon dîner fait toujours l’affaire.

RICHARD LISCIA

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3074