LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN. – L’incontinence est encore un sujet tabou. Faut-il vraiment l’aborder avec la clientèle ?
BRIGITTE DEFOULNY . – Oui, l’incontinence est un sujet qui reste gênant à aborder pour la clientèle comme pour l’équipe officinale. Et pourtant, il est capital d’oser en parler. Les personnes touchées ont souvent un certain âge et n’ont pas été habituées à aborder d’elles-mêmes cette question sensible. Mais elle peut être très handicapante au jour le jour, les empêchant de s’éloigner de chez elles plus d’une heure durant, les obligeant à se lever plusieurs fois pendant la nuit, avec tous les risques de chutes que cela suppose. Parfois, ces personnes n’en parlent même pas à leur médecin car elles pensent que c’est une fatalité liée à l’âge et qu’il n’existe pas de traitements ou de solutions au problème. Étant donné qu’elles n’osent pas en parler, elles ne peuvent rien savoir sur le sujet. C’est pourquoi il est salutaire d’engager le dialogue sur ce thème et c’est même le devoir du pharmacien. Les personnes qui souffrent de ce problème en seront infiniment reconnaissantes car elles auront enfin les moyens de renouer avec une vie normale. Il faudra donc leur expliquer de quoi se composent les gammes de protections contre l’incontinence et les informer des traitements qui peuvent être suivis pour prendre en charge ce dysfonctionnement.
Comment en parler au comptoir ?
Deux possibilités peuvent se présenter : soit la personne présente une ordonnance qui porte sur l’incontinence, soit elle demande une protection fine, voire se sert elle-même. Dans le premier cas, on engage le dialogue sans retenue puisque le problème est évoqué d’emblée. On peut aussi se renseigner sur le traitement et la façon dont il est suivi. Cela engage la conversation, permet d’inciter à l’observance et de présenter les produits de protection. Dans le second cas, on est alerté par le fait que la cliente dépasse souvent l’âge de la ménopause, donc celui des menstruations. Sa demande révèle sûrement un problème d’incontinence. Demandez si c’est à elle que la protection se destine et depuis combien de temps elle souffre de troubles urinaires. Évitez d’employer les termes « fuite » et « incontinence » pour leur préférer « difficulté à se retenir » ou « envie impérieuse d’uriner ». Interrogez aussi la personne pour savoir si elle consulte pour ces troubles, si elle en a parlé à son médecin ou si elle suit un traitement. Vous saurez ainsi si elle connaît son problème, avec quelle intensité il se manifeste et à quel degré de handicap elle est confrontée. Vous pourrez alors l’orienter vers une consultation si nécessaire, l’informer sur les traitements existants et lui conseiller une protection adéquate. Et surtout, vous apporterez un soulagement extraordinaire à toutes celles et à tous ceux qui n’imaginaient pas qu’il puisse exister une réponse à leur problème. Rappelez également que celui-ci est relativement fréquent pour dédramatiser la situation.
Doit-on exposer les produits de protections contre l’incontinence ?
Oui, c’est essentiel pour informer la clientèle de leur existence mais on peut s’en tenir à quelques références exposées car elles sont volumineuses. Idéalement, elles se situeront à proximité de l’hygiène intime et des protections périodiques. N’hésitez pas à montrer les produits et à informer sur les différentes références de la gamme (incontinence lourde) mais veillez à en parler dans un endroit discret.
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