Bourreaux d’enfant !

C’est quand même terrible ce qui arrive à Stephen Hester, 49 ans et P-DG de la Royal Bank of Scotland (RBS) :« Même mes parents, a-t-il avoué, trouvent que je suis trop payé ». Jamais, au grand jamais, mes propres parents n’ont prononcé à mon encontre de telles paroles. Ils étaient trop débordants d’amour et de tendresse pour m’adresser un reproche aussi venimeux. En revanche, il me semble bien que, à leurs yeux, je tirais le diable par la queue. Ils l’ont même vaguement sous-entendu. Aussi souhaiterais-je, pour leur rendre l’hommage posthume qu’ils méritent, arriver à gagner les quelque dix millions de livres sterling que M. Hester va toucher dans les cinq prochaines années. Mais je me demande combien de billets d’humeur il faudra que j’écrive ou dans quelle langue sublime je devrai m’exprimer pour que l’enthousiasme de mes (chers) lecteurs contamine le public au point que le tirage du « Quotidien » l’autorise à me verser un salaire de deux millions de livres par an. Tout compte fait, je crois que je vais m’en tenir à mon anonyme médiocrité. Dommage pour mes parents.