EN 2012, les ventes de médicaments par correspondance ont représenté 1,34 milliard d’euros, soit près de 3 % du total du marché pharmaceutique (45 milliards d’euros), et sont alimentées principalement par les OTC ainsi que les « produits de santé » non soumis au monopole pharmaceutique. Alors que le marché global des OTC baisse depuis plusieurs années, relève le syndicat des pharmacies virtuelles (BVDVA), seules les ventes par correspondance continuent de progresser et empêchent le secteur de plonger : en 2010, par exemple, il s’est vendu 824 millions de boîtes d’OTC en Allemagne, dont 72 millions par correspondance ; en 2012, il ne s’en est vendu que 812 millions, mais 85 millions par correspondance, soit 10,5 % du volume, représentant environ 8 % du marché. Les médicaments les plus commandés concernent les troubles cardio-vasculaires et urogénitaux. On compte aujourd’hui une quarantaine de pharmacies virtuelles en Allemagne, qui se partagent 90 % du marché. Le reste est détenu par les sites Internet de 3 000 officines qui font de la vente par correspondance pour compléter leurs offres et services.
Le prix avant tout.
Les pharmacies virtuelles ont été durement touchées par l’interdiction, depuis fin 2012, des rabais et des bonis sur les prescriptions, qui leur avaient permis de se développer aussi sur ce créneau. Aujourd’hui, les patients n’ont donc plus aucun avantage financier à acheter des prescriptions par correspondance, alors même que l’argument financier est le seul qui justifie de tels achats aux yeux de la majorité des clients. En effet, comme l’ont montré plusieurs enquêtes d’opinion présentées lors du congrès, les patients achètent des médicaments par correspondance avant tout pour des raisons de prix. Hormis cet atout, ils estiment en majorité que les commandes de médicaments par correspondance sont fastidieuses, y compris par Internet, et n’aiment pas devoir attendre ensuite leur paquet.
Le congrès s’est intéressé par ailleurs à la clientèle des pharmacies virtuelles : 35 % des Allemands de plus de 15 ans ont déjà acheté un médicament par correspondance et, parmi ceux-ci, 36 % en ont acheté plus de dix fois au cours des trois dernières années. 97 % des acheteurs utilisent Internet tous les jours, et leur moyenne d’âge est plutôt élevée : 32 % d’entre eux ont plus de 60 ans, et 17 % ont entre 50 et 60 ans. Ce sont les habitants des banlieues, notamment celles des villes moyennes, qui achètent le plus souvent par correspondance, et ceux des villages et des centres-villes qui ont le moins recours à ces achats. Les acheteurs vivent majoritairement en couple, avec un niveau d’instruction « bac ou plus », et un revenu moyen.
Au cours de leur rencontre, les pharmacies virtuelles ont cherché aussi à dégager des pistes politiques pour leur développement, la fin des rabais ayant marqué un coup d’arrêt à leur progression globale. Elles entendent notamment persuader les pouvoirs publics qu’elles pourraient contribuer à réduire les dépenses de santé si elles pouvaient encore proposer des prix plus bas sur les prescriptions, et espèrent qu’un éventuel changement de gouvernement leur redonnera cette possibilité.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion