LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Pourquoi avoir décidé la création d’un tel Observatoire ?
ISABELLE DIAZ.- Cet Observatoire, d’une ampleur très importante, je le souligne, qui a mobilisé pour sa réalisation l’ensemble des parties prenantes, va combler un manque d’indicateurs pertinents propres à permettre un suivi correct du développement de ce secteur qui émerge depuis une quinzaine d’années. Il permettra de mesurer l’impact des incitations et des actions qui seront menées. Parmi les indicateurs, je citerai, notamment, le nombre d’entreprises, leur capitalisation, le nombre moyen de salariés par entreprise et leurs portefeuilles de produits.
Quelle est actuellement la situation des biotechnologies santé en France ?
La France a rattrapé ces dernières années son retard par rapport aux autres pays européens comparables, tout en restant encore loin par rapport au Royaume-Uni qui possède deux fois plus d’entreprises dans ce secteur mais qui, il est vrai, avait pris un départ beaucoup plus précoce.
Cela étant, en dépit de la croissance du secteur, nos entreprises demeurent généralement petites en termes d’effectif et sont moins matures en termes de portefeuilles, surtout centrés sur la préclinique et les phases cliniques précoces.
Comment se créent ces entreprises et quels problèmes rencontrent-elles ?
Elles se créent souvent très tôt à partir de la recherche académique et sur des domaines où la preuve du concept n’a pas été encore apportée. Si elles bénéficient fréquemment au début d’aides publiques, nombre d’entre elles connaissent par la suite des problèmes de financement.
Lors de la réunion du 27 juin, nous allons d’ailleurs présenter un certain nombre de recommandations afin de stimuler le développement de ce secteur, notamment en termes d’accès au financement.
De plus en plus souvent la R & D se réalise en partenariat avec les structures publiques et il y a de ce point de vue un véritable enjeu pour faciliter le développement des entreprises de biotechnologie sur notre territoire, car ce secteur va concentrer les relais d’innovation pour les entreprises pharmaceutiques dans les années à venir.
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