AU-DELÀ des chiffres et des statistiques, le Congrès économique permet aussi aux pharmaciens de dialoguer directement avec les représentants de tous les partis politiques chargés de la santé et d’aborder avec eux les thèmes d’actualité. Pour le spécialiste de la santé de la CDU, le parti de Mme Merkel, la restauration des finances de l’assurance-maladie permet d’exclure, dans les années à venir, tout nouveau plan d’austérité qui viserait les pharmaciens. En revanche, ils ne doivent pas s’attendre à de nouvelles progressions d’honoraires dans les années à venir.
Conscients de cette réalité, les pharmaciens tentent depuis longtemps de développer des nouvelles missions rémunérées, notamment en matière de suivi et de management pharmaceutique. Après de longs retards liés notamment à des problèmes de financement, ces nouvelles missions se concrétisent enfin, depuis quelques semaines, dans deux régions, la Saxe et la Thuringe. Ainsi, le projet Armin confie aux pharmaciens le choix et le suivi des médicaments pour les patients chroniques prenant plus de cinq médicaments différents. Dans ce cas, en accord avec les médecins, ce sont eux qui choisissent les médicaments les mieux adaptés, et qui touchent une rémunération forfaitaire pour cela. D’autres régions pourraient leur emboîter le pas en 2015 et 2016. Les pharmaciens qui participent au projet touchent un honoraire supplémentaire de 20 centimes par médicament délivré. La somme est certes symbolique, puisqu’elle représenterait, selon l’ABDA, au maximum 1 000 euros par an et par pharmacie si tous les patients concernés étaient inscrits dans le dispositif, mais elle illustre l’entrée des officines dans une nouvelle ère.
Toujours dans le cadre d’Armin, les pharmaciens proposent aux patients concernés un suivi régulier de leur consommation pharmaceutique, sur le modèle du brow bag déjà expérimenté aux États-Unis. En clair, les patients amènent tous les médicaments qu’ils ont chez eux à leur pharmacien, et ce dernier fait un tri avec eux, et enregistre les produits. Ensuite, tous les trois mois, le pharmacien contrôle l’ensemble de leurs ordonnances, mais sans faire de nouvelle revue des médicaments. Pour cette tâche, le pharmacien touche un premier honoraire de 94 euros, suivi d’un honoraire trimestriel de 21 euros. En présentant ces initiatives, les pharmaciens rappellent aussi au monde politique leur rôle croissant à un moment où la démographie médicale commence à diminuer fortement, surtout dans les zones rurales.
Ruptures de stock.
Enfin, les pharmaciens ont interpellé les responsables politiques sur les problèmes croissants liés aux ruptures de stock. Ces dernières, qui concernaient autrefois surtout les médicaments hospitaliers, et notamment les médicaments cytostatiques, se multiplient maintenant dans toutes les classes thérapeutiques. Pour l’Ordre des pharmaciens, les appels d’offres des caisses, qui privilégient parfois des laboratoires aux capacités réduites, aggravent encore le phénomène. De plus, selon l’Ordre, certains laboratoires estiment que le marché allemand n’est plus assez lucratif et préfèrent donc se renforcer sur d’autres pays, au détriment de l’Allemagne. Des points de vue que tentent de modérer les responsables politiques, dont certains, il est vrai, ont justement mis en place ces politiques d’appels d’offres et de rabais obligatoires, en rappelant que le problème est multifactoriel et que « les députés s’en occupent maintenant activement ». Ces protestations de bonne foi ne rassurent pas les pharmaciens, même si ces nuages n’ont pas suffi à obscurcir, cette année, l’ambiance plutôt optimiste de l’ensemble du congrès…
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