Ayrault veut une nouvelle réforme

APRÈS la réforme de l’assurance-maladie de 2004 et la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST), une nouvelle refonte du système de soins pourrait voir le jour. C’est en tout cas la volonté du Premier ministre. « D’ores et déjà, le gouvernement a pris de premières mesures pour améliorer l’accès aux soins de tous les patients », mais « il faut aller plus loin et engager une réforme structurelle de notre système de santé », a annoncé Jean-Marc Ayrault lors d’un déplacement à Grenoble (Isère). Un travail qu’il prévoit de longue haleine : « Ce ne sera pas l’œuvre de quelques mois, mais des cinq ans, voire des dix ans à venir. » Au programme de sa « stratégie nationale de santé », une meilleure coordination du parcours de soins des patients et une meilleure coopération entre les professionnels de la ville et ceux de l’hôpital. Pour mener à bien cette grande réforme, le Premier ministre s’appuiera sur un comité des sages, composé de hautes personnalités du monde de la santé et de la recherche, avec, à sa tête, Alain Cordier, inspecteur général des finances et ancien directeur général de l’AP-HP. Mais attention, pas question pour Jean-Marc Ayrault d’engager une réforme sans tenir compte des contraintes budgétaires : « il faut apprendre à dépenser mieux », insiste-t-il, prônant notamment la restructuration de la « myriade d’agences sanitaires et de caisses ». « Demain, si nous ne faisons rien, nous risquons de voir se développer une médecine à deux vitesses, affirme le Premier ministre. Une offre pointue et complète pour ceux qui auront les moyens de payer et le service minimum pour tous les autres. » Autres priorités du chef du gouvernement : la lutte contre les déserts médicaux, la formation des professionnels et la prévention. Trois chantiers qui seront traités dans le cadre la loi de santé publique prévue pour l’an prochain.