REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE
« IMPOSSIBLE de se fixer aux revues systématiques sur les médicaments. » C’est ce qui résulte d’une étude d’une équipe de l’Institut Lady Davis de Montréal, sous la direction des Drs Thombs et Roseman. Après analyse de 151 revues concernant des essais cliniques, ils ont constaté que 20 % seulement des méta analyses portant sur des médicaments contiennent des informations sur la source de financement ou les conflits d’intérêt potentiels de tous les essais cliniques qu’elles rapportent. Dans moins de 10 % d’entre elles, on retrouve des informations notant que des salariés de compagnies pharmaceutiques pouvaient avoir rédigé les rapports sur ces essais cliniques en rapport avec les médicaments évalués. D’où la conclusion que rapporte « l’Actualité médicale » : les auteurs suggèrent en conséquence que soient changées les lignes directrices qui régissent la conduite des revues systématiques, qu’il soit primordial que soient incluses des règles portant mention de conflits d’intérêts financier, et qu’il soit bien précisé que ce type d’information doit être considéré comme un biais potentiel.
Dans la même livraison de ce bimensuel, à noter la réponse à un sondage demandant aux médecins gagnant plus de 130 000 $ s’ils étaient d’accord pour payer plus d’impôts Curieusement, 25 % d’entre eux se sont déclarés d’accord pour « faisant partie des privilégiés, contribuer davantage ». Sondage lancé à la suite d’une statistique montrant que le coût de l’assurance-maladie s’est accru de 60 %, contre 37 % pour le revenu moyen des citoyens, et 21 % pour l’indice des prix à la consommation.
Turquie
La pharmacie, ça va bien
FORTE expansion du marché pharmaceutique turc, qui s’est accru de 10 % en un an, pour atteindre près de 10 milliards de dollars en volume. Si les multinationales, notamment Novartis, Pfizer, GSK ou Sanofi sont bien implantées, c’est une firme nationale, Abdi Ibrahim, qui est leader des industries pharmaceutiques, avec un chiffre d’affaires de plus de 1,2 milliard $ ; d’autres laboratoires, tels que Bilim, Deva, Sanovel, Ulugay ou Ali Raif, sont dans le peloton de tête Ces dernières années, pourtant, des réductions drastiques des prix et des marges, ainsi que des lenteurs dans l’obtention des AMM, avaient quelque peu déstabilisé les industriels. Mais, sous l’impulsion du ministre des Sciences et de l’Industrie, Nihat Ergün, un budget conséquent a été voté pour 2013, qui devrait permettre, selon Turgut Toköz, secrétaire général de l’IEIS (le LEEM ottoman) « l’espoir que la Turquie devienne bientôt l’une des grands pays en matière de pharmacie ». Le système de protection sociale a été totalement révisé, et la SGK (Caisse d’assurance-maladie turque) couvre désormais l’ensemble de la population, ce qui fait dire à son président, Fatih Acar, que « la Turquie est désormais la nation la plus impliquée vis-à-vis des citoyens en matière de santé ». Avec, comme conséquence, un accroissement exponentiel des prescriptions : « Un patient qui, il y a dix ans, voyait son médecin trois fois par an en moyenne, le consulte maintenant huit fois, avec, à chaque fois, une ordonnance. Et le budget, malgré les efforts du gouvernement, ne suit pas. »
ESPAGNE
La pharmacie, ça va mal
PLUS DE 70 % des officines de Valence ont décidé une grève tournante à durée illimitée. En cause : la Caisse régionale d’assurance-maladie qui détient une ardoise de plus de 500 millions d’euros envers les pharmaciens Parallèlement, les laboratoires ne livrent plus les pharmacies, faute de paiement, de même que les patients, sachant qu’ils ne seront pas remboursés normalement, hésitent de plus en plus à faire l’avance des fonds.
Québec
Quand le patient devient l’expert de sa maladie
L’AUTOSOIN prend date dans la Belle Province. Il s’agit, selon « l’Actualité médicale » de l’autogestion des maladies chroniques par le patient lui-même. Que celui-ci devienne l’expert de sa maladie, lui qui ressent les effets des traitements, semble être un gage d’amélioration. Et Céline Hubert, responsable des autogestions de la région, qui souffre elle-même d’une affection chronique, de déclarer : « Je sais comment on se sent quand on est à la merci du système et je sais donc quoi faire pour ne plus être obligée de me retrouver aux urgences. » Elle donne plusieurs raisons à cette initiative : un certain désintérêt de la médecine pour ce qui est chronique, avec un suivi à long terme, une disponibilité toujours plus réduite des médecins, l’évolution vers toujours plus d’individualisation, et le besoin de trouver, par l’échange avec ses pairs, un sens à sa maladie. En conclusion, il s’agit, selon elle, « de dépasser la logique du professionnel, maître du traitement et des soins, pour passer à l’ère du partenariat professionnel/patient chronique ».
Allemagne
La santé au service de la compétitivité
UN GRAND nombre d’entreprises et de firmes professionnelles placent la gestion de la santé en entreprise en tête de leurs priorités. À l’occasion d’un séminaire organisé à Berlin, que rapporte « Healthcare news » des membres de la BMC (Fédération professionnelle allemande), ont discuté de la prise en charge de cette politique. Les actifs d’aujourd’hui doivent, en effet, faire face à des conditions de travail très exigeantes : mobilité professionnelle, disponibilité permanente, grâce aux smartphones et aux ordinateurs portables, concentration des activités, nouvelles structures de management et d’entreprise. Dans ces circonstances, il n’est pas simple de préserver durablement sa santé et son bien-être. Une étude a montré que chaque euro investi dans ces mesures de prévention entreprises rapporte entre 4,80 et 16 euros, en réduisant les coûts liés à la maladie ou à l’absentéisme.
Un autre débat sur un thème totalement différent est exposé dans ce même support : savoir à quoi ressembleront les modèles de substitution des dispositifs médicaux dans l’avenir ? Comment exploiter les effets de synergie en collaborant avec des concurrents, tout en mettant en avant les arguments de vente de ses propres produits ? Tel était le sujet du séminaire « Medtech round table ». Plusieurs propositions ont été émises à cette occasion : réduire les frais de transport par des collaborations horizontales entre plusieurs fabricants, réduire également le nombre de prestataires de service dans la centralisation de l’entreposage, de l’expédition de la distribution directe aux officines et aux hôpitaux, utiliser un standard unique pour assurer la traçabilité des parcours empruntés et la saisie des données, simplifier l’optimisation des entrepôts de consignation dans les hôpitaux, et transférer les tâches administratives.
Bruxelles
Aggiornamento de l’EFPIA
CHANGEMENT de gouvernance à l’ EFPIA (Fédération européenne des industries et associations pharmaceutiques). Si le nouveau président, Andrew Witty, est Anglais, trois Français entrent au conseil d’administration : Christophe Vierbacher, qui devient vice-président, Philippe Lamoureux (directeur du LEEM) et Marc de Garidel (P-DG d’IPSEN). À ce propos, le nouveau directeur général, le suédois Richard Bergström, donne une longue interview à « Pharmaceutical executive », afin de détailler les grandes tendances de ses futurs projets. Il regrette que les industriels ne mutualisent pas leurs actions, et il souhaite que leurs objectifs de développement soient véritablement européens.
Quant aux États-Unis, comme l’explique un autre article de ce même mensuel, un virage va être pris dans l’organisation de la FDA, à qui il est reproché la vitesse à la laquelle sont délivrées les AMM. Thomas Moore et Curt Furburg, de l’INSP (Institut pour une médecine de qualité), demandent notamment que les études cliniques soient plus approfondies, afin que les bénéfices obtenus par les nouvelles molécules soient véritablement supérieurs à leurs risques. De nouvelles procédures vont, d’autre part, être mise en œuvre afin de développer les génériques : un budget de 1,5 milliard$ sur cinq ans a été prévu pour accélérer leur évaluation.
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