Le Quotidien du pharmacien. 33 % des nouveaux diplômés ne se sont pas inscrits à l’Ordre en 2015. Qui sont ces pharmaciens qui n’exercent pas le métier ?
Alain Delgutte. Ces non inscrits représentent plusieurs profils. Certains travaillent dans le secteur de la santé sans que leur inscription ne soit nécessaire compte tenu de leurs fonctions : ils occupent par exemple un poste dans l’industrie pharmaceutique, dans l’enseignement, ou dans un domaine tout autre. Ensuite, avec la montée du chômage qui touche désormais aussi notre profession, on retrouve parmi les non inscrits des adjoints qui se sont réorientés vers d’autres professions. Si ces mutations professionnelles montrent que la profession connaît des difficultés, elles démontrent aussi que nous avons la chance d’avoir un diplôme à multiples facettes, dont la valeur est reconnue dans des secteurs d’activité très différents : l’industrie agroalimentaire, l’hydrologie, la chimie. Enfin, d’autres jeunes pharmaciens sont malheureusement au chômage.
On observe aussi une désaffection du secteur officinal chez les jeunes diplômés. Doit-on s’en inquiéter ?
Ce phénomène est inquiétant car il est en augmentation constante. La désaffection est un signe de plus qui traduit la mauvaise santé du circuit officinal, tout comme le fait qu’une pharmacie ferme tous les deux jours, ou que les titulaires doivent retarder leur départ à la retraite faute de repreneur. Mais nous ne connaissons pas assez ce problème de désaffection des jeunes diplômés du circuit officinal. L’Ordre va lancer une enquête en collaboration avec les facultés pour mieux connaître le devenir des étudiants issus des trois dernières promotions sorties. Une telle étude a déjà été réalisée en Auvergne, une région qui se distingue par un fort taux d’étudiants - environ 60 % - qui optent pour l’officine, contre 30 % environ au niveau national. Parmi les questions posées : les étudiants ont-ils opté pour officine, industrie, internat ? Sont-ils inscrits à l’ordre ? Et si ce n’est pas le cas, pour quelles raisons : ont-ils changé d’orientation, sont-ils au chômage, travaillent-ils sans avoir besoin d’une inscription ordinale (dans l’industrie, enseignement, etc.) ?
Comment rendre plus attractive la pharmacie d’officine ?
En premier lieu, il faut poursuivre les efforts pour faire évoluer le métier vers la pharmacie clinique, pour développer les missions de santé publique, les entretiens pharmaceutiques, le conseil officinal, l’analyse des médications (changement d’un dosage inadéquat, non-délivrance d’un médicament en cas d’interaction, etc.). C’est ce que réclament les étudiants de la filière officine. Les syndicats ont également perçu cette nécessité, ce qui les a menés à demander une rémunération associée à un honoraire de dispensation. Quant aux études, il faut donner l’envie aux étudiants qui s’inscrivent en Paces d’opter en premier choix pour la pharmacie, en leur présentant toutes les facettes du métier. Ensuite, au cours des études, il faut tenter de redonner l’envie aux étudiants d’opter pour l’officine en quatrième année, notamment à l'occasion du stage en officine durant la deuxième année d’études.
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