Questions sur ordonnance

Akram D., 6 ans

Publié le 23/01/2017
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Akram est allergique à l’arachide (cacahuète), aux fruits dits « à coque » et à diverses légumineuses alimentaires. Le petit garçon, qui déjeune à l’école en raison de l’éloignement de son domicile, bénéficie d’un projet d’accueil individualisé (PAI selon la circulaire n° 2003-135 du 8 septembre 2003) et porte sur lui une carte indiquant qu’il est allergique. Ne pouvant partager le déjeuner commun, il mange uniquement des plats préparés à la maison. Ses parents ont fourni à l’établissement une trousse d’urgence et des instructions écrites pour utiliser les médicaments en cas d’accident.

Anapen 0,15 mg                    2 seringues

Ventoline                                1 flacon

Solu-Médrol 40 mg                  2 flacons

 

 

Quels sont les principes actifs ?

L’allergologue a rédigé un protocole clair, lu et signé par tous les acteurs de la procédure (enseignants et personnels de l’école, médecin scolaire, parents), expliquant :

Comment administrer le salbutamol (Ventoline, un bêta-2-sympathomimétique bronchodilatateur) en cas de crise d’asthme allergique ;

Comment recourir à l’adrénaline (Anapen), un sympathomimétique direct destiné au traitement d’urgence du choc anaphylactique (ici, injection de 150 µg en cas de choc anaphylactique ; administration possible d’une seconde dose dans les 10 à 15 minutes si les effets ne sont pas inversés et si les secours ne sont pas arrivés) ;

Comment utiliser, en complément de l’adrénaline, la méthylprednisolone (Solu-Médrol), un glucocorticoïde administré en IM profonde (injection de 40 mg).

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

Non. Akram ne prend pas de traitement médicamenteux par ailleurs.

Et les posologies ?

Elles sont correctes. Face à une situation de détresse mettant en jeu le pronostic vital, l’important reste d’être efficace. Il n’y a pas de risque à utiliser le contenu de la trousse selon le protocole médical.

Votre conseil

Madame D. vient chercher à l’officine les spécialités prescrites. Le pharmacien rappelle (bien que celle-ci soit renseignée par le médecin et par internet) la nécessité d’un suivi strict du régime et d’un respect des règles d’éviction des allergènes. Akram évitera l’application de produit cosmétique à base d’huile d’arachide ou d’huile d’amande douce, ne consommera pas de plat frit dans un lieu utilisant une même huile pour frire différents aliments, évitera tout contact avec des appâts de pêcheur, des aliments en poudre pour poissons ou pour oiseaux, ne mangera pas « asiatique », « créole » ou dans les fast-foods, sera méfiant à l’égard de tous les plats cuisinés du commerce, évitera le contact avec des ustensiles ayant servi à faire des préparations avec de l’arachide, n’acceptera pas un plat dont la composition exacte n’est pas connue et, même, n’acceptera pas un plat pour lequel on se serait contenté d’enlever l’aliment interdit avant de le servir. Bien sûr, il faudra qu’il conserve constamment sur lui les médicaments permettant de faire face à une réaction aiguë.

 


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3319