Le Quotidien du pharmacien.- Les jeunes pharmaciens sont moins nombreux qu’autrefois à envisager de s’installer. Comment expliquez-vous cette évolution ?
Andreas May.- Beaucoup d’étudiants se sentent plus attirés par l’industrie et l’hôpital que par l’officine et jugent une activité salariée, à temps plein ou partiel, plus compatible avec une vie de famille. En outre, la situation actuelle n’est guère incitative : les honoraires des pharmaciens ne sont pas revalorisés et le gouvernement ne soutient pas assez les officines face aux pharmacies virtuelles étrangères. Certes, les jeunes pharmaciens n’ont rien contre la pharmacie numérique, mais la concurrence entre ces plateformes et les officines est faussée. Par ailleurs, créer ou racheter sa pharmacie implique un important risque financier et l’investissement est encore plus lourd si la pharmacie rachetée possède des filiales.
Quelles sont les principales revendications des adjoints, tant vis-à-vis des titulaires que face au monde politique ?
L’ADEXA demande aux titulaires d’améliorer la rémunération des pharmaciens employés et des autres personnels et de réduire le temps de travail hebdomadaire fixé actuellement à 40 heures. Nous réclamons aussi, comme d’autres professions, une prime nette d’impôts de 1 500 euros liée au surcroît de travail causé par la pandémie. Dans le même temps, l’ensemble des équipes officinales souhaiterait faire l’objet de plus de considération de la part des titulaires. Au niveau politique, nous souhaitons une meilleure rémunération de l’ensemble des prestations officinales, et des mesures pour éviter que l’introduction de l’ordonnance électronique ne se fasse au profit des pharmacies en ligne et au détriment des officines physiques. Car il s’agit de protéger les emplois de nos pharmacies locales, irremplaçables pour une bonne prise en charge de tous les patients !
Comment décririez vous l’ambiance de travail générale dans les pharmacies ?
Notre service juridique intervient lors des conflits opposant des salariés et des titulaires, mais c’est heureusement loin d’être l’activité principale de notre syndicat ! Il y a un véritable esprit d’équipe dans beaucoup de pharmacies et, de plus, les métiers de l’officine offrent la sécurité de l’emploi et sont très estimés par la population. Les pharmaciens étrangers venant ici profiteront de cette situation, même si les exigences sont élevées… et l’examen linguistique pas toujours facile !