Poisons et remèdes

À Lyon, l'exposition Venenum vous convie à un voyage empoisonné

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Publié le 29/05/2017
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Ouverte depuis le 15 avril et jusqu'au 7 janvier 2018, l'exposition Venenum, au musée des Confluences de Lyon, invite le visiteur à pénétrer dans un monde où les poisons suscitent crainte et fascination.
expo Venenum

expo Venenum
Crédit photo : dr

En pénétrant dans l'exposition Venenum, le visiteur se retrouve immédiatement plongé dans un univers mystérieux, où une voix susurre des noms inquiétants, tandis que le mot Venenum enveloppé de vert apparaît sur un écran noir.

La première salle de l'exposition présente une pomme, symbole du poison dans le conte Blanche Neige. Venenum, le mot latin qui pourrait se traduire par poison, est le nom qui a été choisi pour baptiser l'exposition sur ces substances, qu'elles soient dangereuses ou médicamenteuses, venin ou breuvage magique.

Le musée des Confluences de Lyon a soigné la scénographie, afin que ce voyage dans l'univers des poisons soit un vrai dépaysement pour le public. Près de 400 objets ou œuvres, de la petite abeille au tableau de Cléopâtre de 3 mètres de haut, sont visibles tout au long du parcours, qui se décline en quatre étapes : les poisons dans l'Histoire, les poisons dans la nature, les usages du poison et du poison au remède. Une vingtaine d'armes empoisonnées provenant des cinq continents et 64 animaux vivants représentant 12 espèces venimeuses ou vénéneuses sont présentés au fil de l'exposition. Ceux qui ont le plus de succès sont bien sûr la mygale et la veuve noire, mais aussi les jolies petites grenouilles jaunes et noires ou bleue, aussi mignonnes que toxiques !

De grands panneaux présentent les plantes comme le pavot, qui peut aussi bien servir de poison que de remède. Il en est de même pour la belladone, dont les symptômes d'empoisonnement sont la sécheresse de la bouche, des troubles visuels, une faiblesse musculaire, une confusion mentale avec hallucinations et le décès par arrêt cardio-respiratoire. Mais, comme les pharmaciens le savent bien, c'est la dose qui fait le poison, et cette belle plante était autrefois utilisée pour traiter la rage, le hoquet, la toux, la constipation, la dysenterie, les convulsions, mais aussi en guise d'anesthésique, de sédatif ou pour favoriser la bronchodilatation. De nos jours, elle n'est plus utilisée qu'en traitement homéopathique des états fébriles, de l'angine ou de l'hypertension artérielle. Le venin de vipère, quant à lui, permet de dilater les vaisseaux sanguins dans le cadre des traitements de l'hypertension artérielle et de l'insuffisance cardiaque. Mais là encore, attention au dosage, car il peut aussi empoisonner et provoquer des vertiges et une chute de la pression artérielle.

Pour en savoir plus sur tous ces poisons, et bien plus encore, l'exposition Venenum est visible au musée des Confluences de Lyon jusqu'au 7 janvier 2018.

Entrée : tarif 9 euros pour l'ensemble des expositions, gratuité enfants de moins de 18 ans et étudiants moins de 26 ans. Ouverture du musée : du mardi au vendredi de 11 heures à 19 heures, samedi et dimanche de 10 heures à 19 heures. Jeudi, nocturne jusqu'à 22 heures.

Anne-Gaëlle Moulun

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3354