LE GOUVERNEMENT BELGE avait déposé, il y a quelques semaines, un projet de loi décidant que chaque prescription d’un antibiotique ou d’un antimycosique devait obligatoirement être considérée comme une prescription en DCI, obligeant ainsi le pharmacien à remplacer le princeps par le produit le moins cher dans sa classe. La réaction des intéressés ne s’est pas fait attendre : dans « Le journal du médecin », les prescripteurs, par l’intermédiaire de l’association belge des syndicats médicaux (ABSYM), refusent que le médicament concerné soit délivré sous une DCI qui peut varier par sa présentation au hasard des jours, des noms et des fabricants. Quant à l’Association des pharmaciens belges, elle refuse d’aliéner par des mesures arbitraires, les droits de leurs patients, et de contribuer ainsi à la dégradation de la qualité des soins. Dans une déclaration commune, les deux professions refusent ainsi « d’être les exécuteurs d’une action irresponsable, ce qui pourrait signifier que, en tant que praticiens des soins, ils sont les exécuteurs des plus faibles parmi les patients ». Même les génériqueurs ne sont pas contents : leur représentant, Joris Van Asche, délégué de la FeBelGen, regrette aussi cette mesure « très complexe et peu efficiente, avec beaucoup d’incertitudes sur son effet d’économies réel, et qui encouragera les marchés à appliquer un système de ristournes qui seront ensuite récupérées via une rétribution des officinaux ». De plus, le prix de ces génériques devant être revus chaque mois, « cela va conduire inévitablement à d’importants problèmes au niveau de la distribution ». Difficile dans ces conditions, conclut Joris Van Asche, de « gérer des entreprises fabriquant des médicaments génériques ». Cependant, le gouvernement de Elio di Rupo, a fait approuver ce projet de loi par le Conseil des ministres, arguant du fait qu’il ne s’agit là que d’une modification de la prescription pouvant permettre aux patients de payer moins cher leurs médicaments, et de réduire de 21 millions d’euros le coût pour la collectivité. D’autres mesures ont été adjointes, notamment : le blocage des prix des médicaments, une diminution accrue des produits remboursés à 100 % et l’extension de la possibilité de conclure des accords avec des firmes. La ministre de la Santé, Laurette Onkelinckx, (qui est en outre chargée des Affaires sociales et occupe le poste de vice-Premier ministre), veut appliquer ce plan dès le 1er avril prochain et a donné jusqu’au 31 janvier aux responsables professionnels pour présenter des contre-propositions adéquates pouvant amener 200 millions d’euros d’économies sur le remboursement des produits pharmaceutiques.
Espagne
L’austérité au rendez-vous
LA COMMUNAUTÉ autonome de Castille est gouvernée depuis quelques mois par le Parti populaire, sous la direction de Maria de Cospedal, qui dirige la région après 28 ans de socialisme. Celui-ci a mis la rigueur à son calendrier avec, notamment, un resserrement des dépenses publiques. Concernant les pharmaciens, les autorités peinent à rembourser les factures des médicaments qu’ils délivrent gratuitement sur ordonnances. En fait, ce sont 300 000 euros, précise « Jano » que, le gouvernement doit actuellement à chaque pharmacien. Nos confrères ont bien tenté de se mobiliser mais, tenus de respecter le calendrier établi par la région, ils ne peuvent se mettre en grève et ne peuvent que s’indigner, à l’exemple du confrère Rocio qui s’étonne que « le Parti populaire tire contre son camp, car pratiquement tous les pharmaciens ont voté pour lui ! ».
Suisse
La même médecine pour tous
UN SYMPOSIUM organisé à Lausanne par l’Association des médecins chefs de clinique, a, entre autres, étudié le système actuel d’assurance-maladie et le managed care en vigueur dans la Confédération. Fabrice Dami, l’un de ses dirigeants, précise à « Tribune médicale », qui rapporte l’événement, que le système actuel de managed care est obsolète « parce que laissant trop de pouvoir aux caisses maladie ». Il suggère deux initiatives : d’abord, la transparence de l’assurance-maladie, qui permettrait de ne plus autoriser celle-ci à cumuler assurance de base et assurance privée ; et, en second lieu, la création d’une « caisse unique » indépendante. Enfin, la perte du libre choix qu’envisagent les autorités lui paraît absurde, certains médecins travaillant en réseau seraient remboursés par les caisses, d’autre pas, ce qui, pour les médecins non reconnus, assurerait aux patients un coût plus important : « tous les médecins généralistes, conclut-il, devraient être accessibles au même coût par tous les patients ».
Écosse
La consultation pharmaceutique
CERTAINS PATIENTS n’absorbent pas normalement les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, les sartans et les bêtabloquants, ou les reçoivent à doses insuffisantes. D’où l’idée de pharmacologues de Glasgow, sous l’égide de Richard Lowrie, de faire intervenir un pharmacien dans les concertations avec les médecins au sujet de leurs patients insuffisants cardiaques, afin de passer en revue avec ces derniers leurs médicaments à prendre. Une étude menée dans 87 centres auprès de 1 090 patients a montré que les consultations pharmaceutiques ont augmenté le nombre de patients recevant avec toutes les indications et précautions requises les médicaments recommandés pour l’insuffisance cardiaque, en calculant qu’une faible intervention du pharmacien pourrait améliorer au quotidien les traitements médicamenteux.
Royaume-Uni
La biotech au top niveau
LES RECHERCHES pharmaceutiques et biotechnologiques sont rassemblées dans le pays sous la dénomination commune de « pharma/biotech », leurs recherches et leurs thématiques étant très similaires et leurs interactions importantes. L’an dernier, les entreprises de pharma/biotech occupaient le premier rang en terme de dépenses de R&D des 1 000 premières entreprises du pays avec un montant de 9,5 milliards de £, en augmentation de 8,4 % sur l’année précédente. GlaxoSmithKline et AstrraZeneca étant leaders avec respectivement 3,7 et 3,5 Md£ ; devançant 134 autres entreprises pharma/biotech classées dans le top 1 000 de l’industrie britannique. GlaxoSmithKline, pour sa part, occupe le 21e rang mondial.
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