Une exposition au ministère de la Culture

Petite histoire d’herbiers

Par
Publié le 04/06/2018
Article réservé aux abonnés
Connaissez-vous Joseph Pitton de Tournefort et Léon Mercurin ? La petite exposition « L’Europe des Herbiers », installée dans le hall du ministère de la Culture à Paris, s’intéresse à ces deux personnages historiques qui ont eu la même passion, classer les plantes.
plante

plante
Crédit photo : Julie Chaizemartin

affiche

affiche
Crédit photo : dr

Au milieu d’une quinzaine de planches présentant des plantes séchées de jardins botaniques européens, on découvre leur parcours. Le premier a réalisé le plus célèbre herbier historique français, le second est le père du plus bel herbier que le Muséum national d’Histoire naturelle de Paris conserve aujourd’hui dans ses collections. Tournefort a fait le tour de la Méditerranée entre 1700 et 1703, sur mission royale, accompagné du peintre Claude Aubriet qui dessine à ses côtés, inlassablement, les plantes sélectionnées par le botaniste. Ce dernier rapporte de son incroyable voyage 1 356 spécimens qu’il classe selon leur forme végétale.

Presser, sécher et classer n’est pas une invention du XVIIIe siècle, mais remonte à la Renaissance italienne, en même temps que la naissance des jardins botaniques, dont le plus célèbre est celui de Padoue, créé en 1545 (qui se visite toujours). À cette époque, le plus ancien herbier est réalisé par Gherardo Cibo, en 1530, et est conservé à la Biblioteca Angelica de Rome.

L’exposition est un avant-goût pour aller découvrir les nombreux jardins qui émaillent notre territoire, mis à l’honneur comme chaque année début juin lors des « Rendez-vous aux jardins ». Vous pourrez faire, comme Tournefort, un rapide tour de l’Europe à travers 15 planches exceptionnelles issues de l’Herbier du Muséum qui compte à ce jour 8 millions de spécimens, ce qui en fait le plus grand du monde, enrichi chaque année d’environ 10 000 nouvelles planches. Attention, herboriser devient vite une passion ! Le plus célèbre à être tombé dedans n’a-t-il pas dit : « Je raffole de la botanique : cela ne fait qu’empirer tous les jours, je n’ai plus que du foin dans la tête, je vais devenir plante moi-même un de ces matins, et je prends déjà racine à Môtiers. » Dixit Rousseau.

L’Europe des Herbiers, à voir jusqu’au 15 juin, hall du ministère de la Culture, 182 rue Saint-Honoré, 75 001. Entrée libre et gratuite du lundi au vendredi.

Julie Chaizemartin

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3441