Pharmacovigilance en Europe

Un guide de bonnes pratiques officinales

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Publié le 02/10/2017
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Associés aux programmes de pharmacovigilance et de réduction des risques iatrogènes menés au sein de l’Agence européenne du médicament, les pharmaciens d’officines européens viennent de publier un guide de bonnes pratiques dans ce domaine, basé sur les initiatives prises dans l’ensemble des États membres de l’Union européenne (UE).
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Crédit photo : phanie

Réalisé dans le cadre du Groupement pharmaceutique de l’Union européenne (GPEU), le représentant officiel des 400 000 officines européennes au sein des institutions communautaires, ce document contient aussi plusieurs propositions pour renforcer l’efficacité du travail officinal en matière de sécurité et de prévention. Avant tout, les pharmaciens européens souhaitent avoir accès à l’ensemble des dossiers et données électroniques de santé des patients, ce qui leur permettrait de s’intégrer beaucoup plus facilement dans la continuité des soins, mais aussi de réduire les risques d’effets indésirables, tout en détectant les erreurs de prescriptions, les interactions et les autres événements néfastes. Ils rappellent l’importance des nouvelles missions officinales pour réduire les risques, en particulier les « plans de médications », et appellent les pouvoirs publics à encourager le développement de ces pratiques à l’officine. Ils insistent aussi sur l’importance d’une bonne coopération entre tous les professionnels, et sur l’amélioration des formations en matière de sécurité pharmaceutique. En outre, les pharmaciens souhaitent que les ordonnances de prescriptions de médicaments hors AMM comportent plus d’informations, tant pour des raisons d’efficacité des traitements que de prévention des effets adverses.

Initiatives françaises

Le guide de bonnes pratiques proprement dit recense les initiatives prises à travers l’Europe pour améliorer le bon usage et réduire les risques. Plusieurs initiatives françaises y sont d’ailleurs citées en exemple, en premier lieu le dossier pharmaceutique (DP), mais aussi les pictogrammes de couleur relatifs à la conduite des véhicules sur les boîtes de médicament, ou les sites ordinaux concernant les médicaments à dispensation particulière (Meddispar) ou l’éducation et la prévention (Cespharm).

Les pharmaciens britanniques ont de leur côté développé plusieurs outils de prévention des interactions, mais aussi des systèmes d’alerte, et mènent des actions de formation continue sur ces sujets. Les pharmaciens espagnols insistent sur l’importance du dialogue avec le patient et communiquent dans ce sens. Le guide souligne l’engagement des pharmaciens européens, tant dans leurs pays qu’au niveau de l’Union, pour faire progresser la sécurité des délivrances et réduire les risques, en appelant tous les États à soutenir les officines pour leur permettre d’améliorer encore leurs actions dans ces domaines.

Denis Durand de Bousingen

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3376