Parce qu’elle permet un contact direct entre le principe actif et les parasites digestifs, la voie orale constitue la forme la plus ancienne pour l’administration des anthelminthiques.
Mais les propriétaires de chat le savent bien : il n’est pas toujours aisé de faire avaler un médicament à un chat, qu’il soit sous forme de comprimé, de pâte ou de solution buvable.
Vermifuger son chat est parfois un exercice sportif !
Même si certains animaux se montrent coopératifs (surtout ceux habitués dès leur plus jeune âge), un grand nombre d’entre eux doivent faire l’objet d’une contention « douce mais ferme » afin d’être traités. Notons au passage l’intérêt de prendre le temps d’expliquer au propriétaire comment bien tenir son animal, afin de faciliter l’administration, mais aussi de mettre toutes les chances de son côté pour les administrations ultérieures. En particulier il faudra vérifier que le chat ne recrache pas son comprimé…
Lorsque cela est possible, on pourra conseiller de mélanger le traitement à la ration alimentaire. Il conviendra toutefois de s’assurer que la portion alimentaire ainsi traitée soit rapidement et intégralement consommée pour garantir le bon dosage.
Le passage transcutané de principes actifs anthelminthiques (Pipettes spot-on à action systémique) est une innovation relativement récente chez les carnivores domestiques : elle apparaît seulement à la fin des années quatre-vingt-dix (avec la sélamectine/Stronghold en 1999), soit plus de 15 ans après le premier spot-on insecticide anti-puces canin (fenthion/Tiguvon SO). Depuis, de nombreuses spécialités anthelminthiques ont été développées en spot-on pour le chat.
Intérêt des vermifuges en pipette pour application « spot-on » chez le chat
Rappelons tout d’abord que le terme « spot-on » désigne l’application cutanée en un ou plusieurs points (généralement entre les omoplates et sur le dos) d’une solution. Il recouvre 2 modes d’actions différents : avec les spot-on à action topique, le principe actif reste en surface (cas de nombreux antiparasitaires externes), alors qu’avec les spot-on à action systémique, le principe actif traverse la peau et atteint sa cible pas voie générale (ex. antiparasitaires internes tels que Stronghold). Certaines spécialités spot-on associent l’action topique et systémique (telles qu’Advocate, Broadline… ). À la différence de l’Homme, chez qui le passage transcutané s’opère directement à travers la barrière lipidique, le passage à travers la peau animale se fait principalement via les appendices cutanés (poils, glandes sébacées et sudoripares).
Les spot-on sont devenus incontournables chez le chat et offrent une efficacité équivalente aux comprimés
Faciles d’administration, les spot-on sont devenus incontournables chez le chat et offrent une efficacité équivalente aux comprimés. Attention il est important de bien rappeler la nécessité d’écarter les poils pour appliquer la pipette à même la peau (pour limiter l’effet de capillarité) et de respecter l’endroit d’application pour éviter les risques de léchage.
Notons également que tous les antiparasitaires internes spot-on sont soumis à prescription vétérinaire. Ils sont adaptés au traitement des infestations parasitaires déjà établies.
Les principes actifs anthelminthiques présents dans les spot-on sont souvent associés à des molécules élargissant le spectre d’action aux parasites externes (puces et tiques). En fonction des produits, il est donc possible de faire d’une pierre deux coups. Notons cependant que les antiparasitaires mixtes (parasites internes et externes) ne doivent être utilisés que lors d’infestation de l’animal par des parasites externes et internes (il s’agit de traitement antiparasitaire) et non pas régulièrement dans le cadre de la prévention antiparasitaire. Dans le cadre de la vermifugation préventive, des vermifuges à spectre étroit devront être préférés pour éviter le développement de résistances.
Le tableau suivant résume les principaux spot-on utilisables pour vermifuger un chat.
Voir tableau en PJ
Conclusion
Les spécialités vermifuges en spot-on sont une alternative très intéressante à l’administration de comprimés lorsqu’une infestation parasitaire est établie ou suspectée. Faciles à administrer et bien tolérées, leur spectre d’action est souvent élargi aux parasites externes grâce à des associations de principes actifs, ce qui limite le nombre de traitements pour une meilleure couverture antiparasitaire.
Réf. :
1. ESCCAP
2. Thèse Kerbrat Louise, Une histoire de pharmacopée vétérinaire : focus sur l’évolution des antiparasitaires internes de 1970 à 2020, ENVT, 2021
3. Tableau MSD
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