La manif… à La Réunion

Les pharmaciens réunionnais interpellent le prochain ministre de la Santé

Par
Publié le 18/09/2025
Article réservé aux abonnés
Claude Marodon président de la délégation de l’Ordre des pharmaciens Réunion-Mayotte

Claude Marodon président de la délégation de l’Ordre des pharmaciens Réunion-Mayotte
Crédit photo : Phanie/Samuel Sotto

Décalage horaire oblige, les pharmaciens réunionnais et mahorais ont été les premiers à se mettre en grève. Deux heures avant leurs confrères et consœurs de métropole, ils ont manifesté leur colère contre un État qui leur demande toujours plus mais n’hésite pas à les trahir. À Paris, l’un de leurs représentants, Claude Marodon, a pris position, ce matin, devant le ministère de la Santé, alertant sur une situation encore plus dramatique dans les DROM qu’en métropole.

Sur les 250 pharmaciens que compte La Réunion, 85 % ont suivi le mouvement de grève ce matin. Réquisitionnés, 41 officinaux n’ont pas pu baisser le rideau, comme le précise Claude Marodon. Présent, ce matin, à la manifestation parisienne devant le ministère de la Santé, le président de la délégation de l’Ordre des pharmaciens Réunion-Mayotte s’est fait le porte-parole d’une profession encore plus accablée qu’en métropole.

« Nous avons subi plusieurs épidémies, nous nous sommes engagés dans les campagnes de vaccination, dans la prévention antivectorielle, nous jouons un rôle social important, tout particulièrement à Mayotte auprès d’une population jeune, bénéficiaire de l’AME et aujourd’hui, on nous demande des comptes ! » Les pharmaciens ultramarins se sentent plus que jamais trahis par l’État. Alors même que leurs conditions d’exercice sont rendues plus complexes par les contraintes économiques et logistiques ainsi que par les ruptures encore plus nombreuses et délétères que dans l’Hexagone, la crise des remises génériques les frappe de plein fouet. Dans une population souffrant quatre fois plus de diabète, les dispensations de génériques sont prédominantes, cite, à titre d’exemple, le représentant ordinal. Il souhaite que, la rupture étant annoncée par le Premier ministre, le prochain locataire de l’avenue de Ségur « fasse les bons choix ».


Source : lequotidiendupharmacien.fr