Un pharmacien du Gers a fait payer un test antigénique à une personne qui voulait se faire dépister pour assister à une course automobile, estimant qu'il s'agissait d'un test de confort. Une décision qui a fortement déplu au patient concerné qui est allé jusqu'à contacter l'agence régionale de santé (ARS) pour s'en plaindre.
Depuis que les pharmaciens ont été autorisés à réaliser des tests antigéniques, en novembre 2020, Stéphane* a toujours permis aux patients d'être remboursés lorsque ces derniers étaient symptomatiques ou avaient une raison valable. Comme nombre de ses confrères et consœurs, il a également été souvent confronté à des patients qui voulaient se faire tester pour des raisons beaucoup plus discutables. À tous ceux qui voulaient un test antigénique pour aller acheter des cigarettes en Espagne ou pour participer à des rassemblements festifs, Stéphane indiquait qu'ils devraient payer la somme de 15 euros. « Les textes sont clairs, nous devons prendre en charge les patients symptomatiques dans un délai de 4 jours, mais dans les autres cas, c'est à titre subsidiaire, si le pharmacien l'estime nécessaire », veut-il rappeler. Stéphane n'avait jamais reçu de plainte de la part d'un patient qui n'avait pu se faire rembourser, jusqu'à il y a quelques jours. Le pharmacien gersois reçoit alors un homme venu se faire tester pour assister à une course automobile. Suivant sa logique, il demande à l'homme de s'acquitter de la somme de 15 euros. Sur le moment, ce dernier ne dit rien et quitte l'officine sans faire d'histoire. Pourtant, Il ne va pas en rester là.
A sa grande surprise, Stéphane est contacté par l'ARS quelques jours plus tard « L'ARS m'a appelé pour m'informer qu'un patient s'était plaint d'avoir dû payer son test antigénique. Ils m'ont ensuite envoyé un courrier où il est précisé que "les tests doivent être pris en charge à 100 % quel que soit le motif, y compris s'il s'agit de tests réalisés pour convenances personnelles ou en vue de l'obtention du passe sanitaire" », explique-t-il au « Quotidien du pharmacien ». Après cet épisode, l'officinal gersois a décidé de ne plus faire payer aucun test. Il estime que les consignes sur ce sujet auraient dû être reprécisées au moment de la mise en place du passe sanitaire. « Il aurait fallu dire clairement que tout était pris en charge, mais peut-être parce que l'on a voulu éviter un afflux massif de patients, cela n'a pas été fait », regrette-t-il, à la fois déçu et agacé de faire l'objet d'une plainte après des mois passés à s'investir sans compter pour ses patients.
* Le prénom a été modifié.
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